Église Saint Jacques de CRESSERONS
En ruine à la fin du XVIème, l'église, construite au XIIème siècle, ne reçoit plus de paroissiens et l'autel est provisoirement transféré au château, où l'office continue d'être célébré. Restaurée vers 1610, elle accueille à nouveau ses fidèles.
Arcisse de Caumont (1802-1873), archéologue normand, décrit ainsi l'église dans ses "Statistiques monumentales du Calvados" : "le chœur et le transept de l'église sont modernes; ils ont été construits [entre 1830 et 1870] par les soins de monsieur Desclais (1801-1870), desservant cette paroisse.
Les murs latéraux de la nef ont été exhaussés à la même époque, mais cette addition exceptée, ils peuvent remonter au XIIème siècle, comme la façade qui est à présent la seule partie de l'église digne d'intérêt.
On y voit une très jolie porte romane à deux archivoltes, l'une ornée de losanges, l'autre de zigzags disposés de manière à dessiner encore des losanges et dont une moitié tapisse l'intrados de l'arcade ; cette disposition, toujours d'un très bon effet, se rencontre dans beaucoup d'autres portes romanes du Calvados.
Trois fenêtres cintrées, égales en hauteurs, décorent le second ordre et surmontent cette jolie porte; la fenêtre centrale est seule ouverte et vitrée. Toutes trois ont leurs archivoltes garnies de frettes crénelées et portées sur des colonnes romanes.
Un tourillon à deux baies surmonte le mur de la façade; il fut établi en 1727, ce qui nécessita la reconstruction de la partie supérieure du mur. Monsieur Desclais pense même qu'on a refait alors une partie des fenêtres dont je viens de parler; mais s'il en fut ainsi, on imita avec la plus scrupuleuse exactitude le style des fenêtres primitives. Les portes des transepts sont décorées de chérubins aux ailes déployées. L'église de Cresserons est sous la vocation de Saint-Jacques. On trouve comme objet d'art une console de style Louis XV [qui a disparu au XXème siècle], ainsi que des fonts baptismaux en pierres calcaires, du XIIIème siècle".
En 1989, la façade est ravalée et le «tourillon» consolidé. Les cloches muettes depuis quelques années, peuvent à nouveau carillonner. En 1990, deux vitraux (façade & chapelle nord), offerts par les paroissiens et réalisés par un maître verrier des environs, Sylvie Liégeois, sont bénis le 30 octobre.
Trois autres vitraux dans la nef, un dans la chapelle latérale gauche, deux dans la chapelle latérale droite sont venus compléter le remplacement des verres simples.